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La Kinésithérapie Analytique | Didier Gall, Masso-Kinésithérapeute 

 

Didier Gall

Massothérapie - kinésithérapie

La kinésithérapie analytique ou Micro-kinésithérapie

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En kinésithérapie, on soigne par le mouvement : c’est par essence une thérapeutique dynamique et la biomécanique courante qui nous montrent certains aspects de la mobilité articulaire. Si nous nous intéressons de plus près à ces articulations, nous nous apercevons que les mouvements sont plus complexes qu’ils n’y paraissent.

 

Définition et champ d’application de la Micro-kinésithérapie

La Micro-kinésithérapie, encore appelée kinésithérapie analytique (technique Sohier), regroupe des examens et des techniques spécifiques qui exigent un haut degré de dextérité manuelle.

Elle est tout indiquée pour la prévention et le traitement des affections ostéoarticulaires d’origine traumatique, microtraumatique, fonctionnelle ou posturale.

En voici quelques exemples :

  • les pathologies inflammatoires non systémiques (ténopathies, ténosynovites, arthrites, périarthrites, ostéochondrites…)
  • les pathologies dégénératives dystrophiques (arthrose, algodystrophie…)
  • les traumatismes articulaires et abarticulaires (luxations, fractures articulaires, ruptures tendineuses…)
  • les pathologies orthopédiques (scolioses, hyper cyphoses dorsales, varus valgus du genou, séquelles chirurgicales…)

Justifications fondamentales

On ne peut réellement soigner une articulation que si on a le potentiel de rétablir l’équilibre biologique des tissus lésés ou malades.

Dans le cas contraire, on ne s’attaque pas au problème primitif ayant perturbé la physiologie des tissus articulaires et périarticulaires.

La kinésithérapie analytique se donne pour finalité de normaliser l’environnement physique des tissus afin d’optimiser leur potentiel biologique.

Dans cette perspective, la récupération d’une cinématique articulaire normale s’avère être la première des priorités.

Elle a en effet pour conséquences :

  • D’équilibrer les tensions capsulo-ligamentaires et donc, la mécanoréception,
  • De diminuer les excès de tension musculo-tendineuse par étirement
  • De lever les contractures des muscles stabilisateurs
  • De réduire la nociception (douleur), par voie de conséquence
  • De réduire les déséquilibres vaso-moteurs
  • D’améliorer le rendement fonctionnel*
  • De retrouver les programmes initiaux des automatismes moteurs, perturbés par des comportements antalgiques**.

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En dehors des traumatismes, des micros-traumatismes répétés (sports), des troubles posturaux et des rétractions capsulo-ligamentaires, c’est la prédominance fonctionnelle qui est responsable des troubles cinématiques, encore appelés décentrages. Ces décentrages, dynamiques au départ, finissent par être objectivés, au repos par l’imagerie médicale. Il est alors souvent, thérapeutiquement parlant, assez tard, car la pathologie est structuralisée. Heureusement, nos examens sélectifs/significatifs permettent de les mettre en évidence dès le stade fonctionnel de l’affection.

 

Traitement type proposé

Première étape : traitement par des mobilisation spécifiques

Nous commençons nos traitements par des mobilisations spécifiques visant à libérer l’interligne de ses coincements et décentrages dans les trois plans de l’espace.

Ce sont des mobilisations douces, progressives, tangentielles aux surfaces articulaires et réalisées à partir de positions initiales ne mettant pas en tension les tissus mous périarticulaires.

Quand le recentrage est obtenu, les contraintes fonctionnelles (forces qui passent par l’interligne : compressions-décompressions, roulés-glissés, cisaillements) peuvent « s’exprimer librement », c’est-à- dire créer un environnement physique idéal, capable de stimuler correctement le potentiel génétique de renouvellement cellulaire.

C’est ce que confirment les études, relatives au cartilage, des mécano- biologistes.

Cette structure, n’étant ni innervée ni vascularisée, le métabolisme des chondrocytes dépend pour l’essentiel de la qualité biomécanique, biogène, des forces qui y transitent (La mécanobiologie. L’Observatoire du mouvement. Lettre d’information sept. 2004 N°13).

Deuxième étape : traitement par techniques adjuvantes

C’est à ce stade du traitement que les techniques adjuvantes, à but anti- inflammatoire et antalgique sont ajoutées : repos, conseils d’hygiène de vie, exercices spécifiques,…).

Les mécano-biologistes insistent également sur le caractère obligatoirement cyclique de la distribution des forces pour correspondre à la physiologie normale des chondrocytes : La constance d’appui détériore le cartilage.

On peut facilement extrapoler et imaginer l’importance du caractère cyclique des contraintes sollicitant les zones tendineuses mal vascularisées.

A l’alternance d’appui s’ajoute ainsi l’alternance contractions décontractions (absence de contracture) pour que les tissus articulaires et périarticulaires se rapprochent ou se séparent dans de bonnes conditions.

Fonctionnellement, ce caractère cyclique correspond à ce que Sohier appelle le « Rythme Biologique Fondamental (RBF) » (Sohier R. Le rythme biomécanique fondamental justifie la kinésithérapie analytique . KS N° 444 mai 2004).

C’est pour lui le dénominateur commun à toutes les articulations, chaînes musculaires et articulaires pour créer l’environnement physique idéal.

Il s’agit d’un rythme fonctionnel qui comporte et répète une phase rigidifiante où il y a augmentation des contraintes d’appui des surfaces et des tensions ligamentaires, et une phase dérigidifiante (relaxante) où ces contraintes se réduisent.

De plus, le sens du déplacement des surfaces articulaires en présence s’inverse à chaque phase. C’est par le choix et la chronologie des muscles qui entrent en action, c’est-à- dire nos programmations neuro-motrices automatiques, que la dynamique de ce rythme se produit.

Prenons l’exemple de l’épaule :

  • Au cours de l’élévation du bras (phase rigidifiante) s’enchaînent les contractions du transverse de l’abdomen et des transversaires épineux (responsables de la stabilisation rachidienne et des appuis facettaire)
  • celle des stabilisateurs de l’omoplate (particulièrement le rhomboïde et le dentelé antérieur) pour un bon appui scapulo-thoracique (plan de glissement entre l’omoplate et le thorax)
  • et enfin celle de la coiffe des rotateurs pour l’appui gléno-huméral ((articulation omoplate-tête de l’humérus).

Cette programmation est déficiente chez l’insuffisant de coiffe.

La récupération de ce rythme rigidifiant constitue le deuxième temps du traitement, la base de la rééducation fonctionnelle et sensori-motrice, mais seulement après avoir retrouvé une meilleure cinématique au niveau de chaque maillon de la chaîne articulaire.

La persistance d’un état pathomécanique (coincement, décentrages) perturbe grandement le Rythme Biologique Fonctionnel (RBF).

Ainsi, en cas de lésion de coiffe, cette phase du traitement comprendra :

  1. des exercices de correction posturale du rachis et de la scapula
  2. des exercices sollicitant, en progression, les muscles de la coiffe
  3. des exercices analytiques, puis globaux de récupération fonctionnelle de la chaine musculaire rigidifiante***
  4. des exercices d’assouplissement scapulaire, si besoin est.

Le traitement sera toujours modulé en fonction des réactions neuro végétatives du patient (irritabilité ou non) et de la gravité des séquelles structurales.

Pour conclure : la kinésithérapie analytique… une troisième voie !

« Ce que vous faites, c’est de l’ostéopathie » me disait un patient… et c’est vrai que pour faire simple on aime bien étiqueter, classifier, abréger. Alors, s’il y a une catégorie à laquelle nous appartenons c’est celle des thérapeutes manuels. « Oui, mais… kiné ou ostéo? insiste-t- il » L’idée d’une troisième voie nous vient de notre confrère Pierre Laudon, de Chambéry en France.

 Pourquoi une troisième voie ?

Parce que nous avons gardé de la kinésithérapie académique :

  • les composantes classiques du bilan auquel nous ajoutons les examens de fin de courses articulaires, témoins les plus fiables pour nous de la cinématique articulaire
  • la stabilisation fonctionnelle et sensori-motrice, mais basée sur le RBF et le retour aux programmations motrices initiales, en référence au rendement biologique des tissus et non au rendement fonctionnel d’une articulation.

Parce que nous y avons intégré des techniques manuelles spécifiques :

  • le caractère prioritaire des mobilisations spécifiques visent à redonner à l’articulation sa cinématique idéale
  • les nombreuses exigences requises pour une bonne pratique : écoute et perception du patient et de ses tissus, présence, progressivité, intention, adéquation entre le ressentie et la distribution, l’orientation des forces correctrice par la main thérapeutique…
Toutes ces qualités ne s’acquièrent qu’au prix d’une bonne formation de base, d’une pratique régulière, d’affinement de mises à jour permanentes.

Didier GALL, Kinésithérapeute D.E. et praticien Sohier depuis 1998 Didier.gall@cliniquealtermed.com

 

Annexe

*Il a été démontré que la récupération d’un centrage dynamique correct de la tête humérale améliorait les performances, en termes de rendement immédiat et en force (Haye M., 1987).
**(exemple : troubles de la posture ou du contrôle de l’épaule lors de l’élévation du bras en cas de lésion, même légère de la coiffe des rotateurs).
*** c’est-à- dire l’élévation du bras selon différentes modalités associées au contrôle postural du rachis et dynamiques de la scapula

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