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Introduction sur les chaînes musculaires 

Izaak Lavarenne

Massothérapie - kinésithérapie

Alors que l’information se multiplie, se compare et s’agglutine dans tous les domaines, plusieurs concepts sont renforcés et deviennent parfois assez parlants pour percer en popularité. Le domaine de la santé est particulièrement prédisposé à ce phénomène, avec des concepts d’entraînement et de nutrition comme le céto-régime ou le crossfit.

En thérapie manuelle, l’un de ces concepts buzzword est les chaînes musculaires. Bien que chaque concept nommé ait une pertinence certaine, j’aimerais vulgariser pour vous les mérites des chaînes musculaires aujourd’hui.

J’espère ainsi vous faire comprendre le rôle qu’elles ont dans la conception de votre corps aux yeux de vos thérapeutes.

 

Une chaîne musculaire c’est quoi ?

Bien qu’il n’y ait pas encore de définition validée comme officielle, la définition que propose Françoise Mézières (première utilisatrice reconnue du terme) est plutôt satisfaisante : « ensemble de muscles polyarticulaires, de même direction et dont les insertions se recouvrent les unes sur les autres à la manière des tuiles sur un toit » (1) .

Le concept a continué à évoluer suite à son apparition première, mais le sens reste essentiellement le même. Dans cette définition, on retrouve plusieurs éléments.

Premièrement, les muscles composant une chaîne musculaire s’étendent de part et d’autre de plusieurs articulations.

Deuxièmement, les fibres musculaires qui composent les muscles sont plus ou moins en prolongement des celles des autres muscles d’une même chaîne.

Troisièmement, et finalement, les origines et insertions des muscles sont assez voisines pour offrir un prolongement du travail mécanique d’un muscle à l’autre. Avec ces critères, n’importe qui pourrait, lors d’une dissection, identifier des chaînes musculaires différentes.

Le travail commun

Les muscles qui sont des chaînons d'une même ligne opèrent souvent des mouvements communs, ou du moins fortement liés. Ceci tient du fait que leurs terminaisons sont souvent communes entre eux, et que l'orientation de leurs fibres musculaires est en prolongement approximatif d'un muscle à l'autre. Prenons l’exemple le plus évident: les muscles paravertébraux.

Les paravertébraux sont en fait un groupe de muscles (qui regroupent entre autres les différents longissimus, semi- épineux, ilio-costaux et multifides) qui opèrent plusieurs mouvements dont l’extension des articulations intervertébrales. Certains ne font bouger qu’un étage de vertèbres à la fois, mouvement plutôt minime individuellement, mais lorsque tous ces muscles travaillent de concert, ils permettent un mouvement d’une grande amplitude et d'une grande précision.

C’est la communication à l’intérieur de cette chaîne musculaire qui vous permet de faire votre angle-mort en voiture. De plus, si une partie de la chaîne n’est pas en mesure d’effectuer sa part du travail, les autres maillons devront souvent travailler plus fort pour assurer que le mouvement s’effectue malgré tout. Ces muscles sont donc liés pour le meilleur et pour le pire.

La correspondance exacte

Le corps est une machine très complexe et parfois imparfaite. Deux muscles appartenant à une même chaîne musculaire ont des terminaisons qui ne se recoupent parfois que partiellement, ce qui pourrait renforcer le scepticisme de certains par rapport au concept des chaînes. Par contre, il y a aussi plusieurs exemples de correspondance exacte entre les terminaisons de certains maillons qui servent de preuve assez solide dans un sens favorable au concept. Un bon exemple de ceci est le splénius droit qui commence au processus mastoïde du crâne et termine aux processus épineux des vertèbres C7 à D3. Ces mêmes repères C7-D3 sont l’origine des fibres du rhomboïde gauche qui prolongent le trajet jusqu’au bord médial de la scapula gauche. Une fois de plus, le bord médial de la scapula gauche est aussi le début du muscle grand dentelé antérieur qui prolongera le trajet aux dix premières côtes. Cette chaîne (portant le nom de chaîne spirale 2 ), une fois observée, est difficile à attribuer à un simple hasard et suggère une organisation logique, voire intelligente de la musculature.

La méthode de liaison

Au-delà de la coordination nerveuse des mouvements de ces muscles d’une même chaîne, il existe une liaison structurelle qui renforce les lignes que ces chaînes parcourent. Chacune des structures de nos corps sont recouvertes d’un fascia, un tissus conjonctif qui les supporte, les maintient et les protège. Ces fascias ont tendance à développer un niveau variable d’adhérence et de connectivité avec les autres fascias avoisinants. Dans le cas des chaînes musculaires, les dissections révèlent que les muscles chaînons ont des connexions faciales particulièrement marquées, qui facilitent la communication d’un bout à l’autre, la transmission de la tension, et aussi parfois des douleurs. Bien que le principe de création de ces connexions ne soit pas encore bien établi dans la littérature scientifique, il existe une évidence manifeste de sa présence et de ses effets, comme le syndrome de douleur myofasciale 3 .

Pertinence pour la thérapie manuelle

Ajouter la lentille conceptuelle des chaînes musculaires à la vision de votre thérapeute lui permet de percevoir votre corps et vos problématiques d’une façon plus globale, et de déceler d’éventuels facteurs qui contribuent à vos inconforts qui ne seraient autrement pas évidents.

Comme nos corps fonctionnent sensiblement de la même façon, d’individu à individu, la familiarisation avec certaines chaînes récurrentes et importantes nous permet de développer et peaufiner des approches cliniques qui génèrent d’importants résultats.

Ceci dit, au-delà des chaînes présentes chez tout le monde, peuvent aussi se développer d'autres chaînes de manière peu orthodoxe chez quelqu’un qui effectue une tâche particulière de manière répétée.

Dans cette éventualité, il est intéressant d’identifier le développement de l’association des fascias musculaires pour être en mesure d’apaiser toute tension qui pourrait s’accumuler et causer quelque inconfort.

 

Conclusion

Les chaînes musculaires sont donc qu’un terme à la mode sans fondement. Le concept se repose sur des évidences structurales observables à l’œil nu, parfois d’une éloquence frappante. Le corps a évolué pour optimiser le travail de concert entre nos muscles, et notre compréhension encore imparfaite apprend doucement à intégrer ce concept à la compréhension thérapeutique des corps de nos clients.

Plusieurs questions restent sans réponse au sujet des chaînes musculaires, mais nous pouvons nous satisfaire de leur compréhension et des résultats cliniques qu’ils nous permettent d’obtenir pour l’instant.

  -- Sources

1 Françoise Mézière, Originalité de la Méthode Mézières. Maloine

2 Anatomy trains

3 ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4285362

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Anatomie des muscles respiratoires | Izaak Lavarenne, Masso-Kinésithérapeute 

Izaak Lavarenne

Connaissez-vous vos muscles respiratoires?

 

La respiration est la fonction vitale la plus importante du corps humain. Hélas, trop peu d'importance lui est réservée dans nos priorités lorsqu'on pense à l'entretien de notre corps. Bien que je ne vous le conseille pas, on dit souvent que le corps humain peut fonctionner 3 semaines sans nourriture, 3 jours sans eau et 3 minutes sans oxygène avant la détérioration. Alors, pourquoi ne passons nous pas plus de temps à s'occuper de notre santé respiratoire?

 

Le rôle de la respiration systémique est de puiser de l'oxygène dans l'air et de le mettre en circulation dans le système circulatoire sanguin. L'oxygène est requis pour la majorité des réactions chimiques de votre corps qui demandent de l'énergie. Un moins bon apport en oxygène veut alors dire moins d'énergie que votre corps pourra potentiellement utiliser.

 

Je vous propose donc une revue de votre anatomie respiratoire et, par la suite, quelques petits conseils pour leur entretien. Il est important de noter que les muscles intercostaux, bien qu'impliqués dans tout mouvement respiratoire, seront ignorés, car ils sont rarement sources de problèmes et sont donc très rarement la cible des traitements.

 

 

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Le claquage musculaire | Izaak Lavarenne, Masso-Kinésithérapeute 

Izaak Lavarenne

Claquage musculaire :

Le reconnaître, le comprendre et le traiter

 

La saison des temps chauds et de la course à pied approche à grands pas et plusieurs d'entre vous commencerez vos préparatifs pour aller courir dehors. Malheureusement, la majorité des sportifs se retrouvent, tôt ou tard, avec un claquage musculaire.

Je vous propose donc d'explorer la physiologie derrière cette blessure qui est commune en début de saison, de démystifier le processus inflammatoire sous-jacent et de vous donner quelques outils pour prévenir et gérer un muscle claqué.

Premièrement, il est important de comprendre ce qu'est un claquage.  «Le claquage musculaire est une élongation traumatique (avec déchirure) d'un muscle, ce qui entraîne le bris d'un ou de plusieurs myocytes (unité contractile musculaire), du fascia et parfois du tendon.» Le mot claquage est donc un surnom pour une déchirure musculaire partielle qui est le résultat d'une contraction extrême. Des micro-déchirures sont omniprésentes quand vous sollicitez vos muscles moindrement fortement, mais tant qu'elles ne dépassent pas la capacité de guérison de votre corps, vous ne sentirez que des courbatures tolérables. 

C'est lorsque les déchirures dépassent ce seuil qu'on parle de claquage, seulement là que vous vous verrez incommodés par celles-ci.

Les muscles les plus souvent atteints de claquages sont les gros muscles des membres inférieurs, soient: les quadriceps, les ischio-jambiers et les gastrocnémiens.

Il existe quatre scénarios pouvant en causer un :

  •  Spontanément, suite à une contraction musculaire plus forte que le muscle puisse supporter.
  •  Suite à une contraction sous maximale, mais d'un muscle insuffisamment réchauffé (la capacité de contraction du muscle est diminuée dans ce cas-ci).
  • Suite à une contraction sous maximale, mais d'un muscle préalablement fatigué (la capacité de contraction du muscle est diminuée dans ce cas-ci aussi).
  • Suite à un choc important sur un muscle en contraction maximale.

 

Comme vous pouvez le constater, les trois premiers cas sont apparentés, car ils sont issues du même phénomène, mais qui se produit dans un muscle selon son état (fatigue, pas réchauffé), ce qui influence sa capacité de contraction.

 

Si vous vous reconnaissez dans un de ces quatre cas, voici une liste exhaustive des symptômes d'un claquage qui peut vous aider à en reconnaître un (prenez note que l'intensité de ceux-ci varie selon la gravité de la déchirure) :

 

  • Une douleur en éclair, violente et brutale;
  • Parfois, perception d'un bruit de déchirure;
  • La formation rapide d'un œdème (inflammation);
  • Impotence fonctionnelle immédiate: la contraction musculaire est douloureuse;
  • Douleur à la palpation;
  • Douleur à la marche;
  • Apparition d'un creux ou d'un sillon au niveau du ventre musculaire lésé;
  • Apparition d'un ou plusieurs hématomes dans les heures qui suivent;
  • Une douleur qui perdure plusieurs semaines.

Maintenant que vous comprenez mieux comment surgit un claquage et comment le reconnaître, tournons notre attention vers le mécanisme de guérison : l'inflammation. Le corps humain est composé de plusieurs liquides qui se promènent dans des réseaux de circulation et qui permettent de les mobiliser aux endroits nécessaires. Dans ces liquides (sang et lymphe) se trouvent plusieurs agents immunitaires, comme les globules blancs qui ont comme fonction de détruire les particules étrangères, réparer les tissus lésés et rétablir l'équilibre dans le corps.

Alors, quand un claquage se produit, un excès de liquides est appelé au site du traumatisme. Il peut alors devenir enflé, rouge, chaud et douloureux. Le problème est que souvent, l'inflammation devient hors de contrôle et les agents qui sont supposés évacuer les déchets métaboliques ou apporter les nutriments pour la réparation sont coincés dans l'engorgement. Cela ressemble exactement à un bouchon dans la circulation. Donc, imaginez un gros accident sur l'autoroute : la circulation se condense autour et les ambulances, les policiers et les remorqueurs ont de la difficulté à rejoindre le site de l'accident ou même à en sortir.

La circulation doit donc être rétablie pour favoriser le processus de guérison. Le problème est souvent que le claquage limite le mouvement du muscle et, sachant que le pompage musculaire est un facteur important de la circulation liquidienne dans les membres inférieurs, on comprend que le processus inflammatoire prenne d'autant plus de temps à faire son travail. Voici pourquoi on recommande souvent de mettre de la glace sur le muscle claqué : le froid a une action vasoconstrictrice (réduisant le diamètre des vaisseaux sanguins) qui favorise la remise en circulation des liquides amassés. L'élévation du membre aide aussi, puisque la gravité favorisera d'autant plus les liquides à quitter la zone.

Troisièmement, on peut appliquer une compresse locale forte pour forcer les liquides à retourner en circulation. En quatrième lieu, mais surtout, le repos est le meilleur cadeau que vous puissiez offrir à votre muscle car toute demande trop grande pourrait accroître les dégâts.

On se retrouve donc à un des adages des premiers soins, soit GREC:

 

G lace 

R epos 

E lévation 

C ompression

 

Un bon réflexe à avoir quand vous vous retrouvez avec un claquage, est de consulter un massothérapeute, car tel qu'expliqué plus tôt, la circulation liquidienne est cruciale dans le processus de récupération. La littérature scientifique nous dit que le massage provoque une augmentation du volume sanguin en circulation jusqu'à et que celle-ci reste en vigueur quatre fois plus longtemps que suite à l'activité physique. Aussi, le massothérapeute saura autant détendre les muscles avoisinants qui seront plus tendus à cause de la compensation motrice normale que votre corps adoptera, ainsi que gérer votre état de stress éventuel de la situation.

Sur une note préventive, je vous suggère trois conseils qui vous protégeront sur trois fronts différents. Le premier est de vous assurer que votre équilibre liquidien est préservé durant l'activité intense et/ou de longue durée en consommant suffisamment d'eau et d'électrolytes. Le deuxième est d'habituer votre muscle à des contractions de plus en plus intenses durant votre préparation physique, ce qui augmentera le seuil qui correspond à l'intensité contractile causant une crampe (un kinésiologue ou thérapeute sportif peut vous conseiller sur l'exercice approprié). Finalement, renforcer vos muscles agonistes – les muscles qui travaillent dans le même mouvement – du muscle que vous vous êtes claqués peut être une autre bonne approche pour diminuer la demande mécanique de ce dernier.

 

Izaak Lavarenne, Masso-Kinésithérapeute

Clinique Altermed NDG

 

Sources :

Académie de massage Scientifique, manuel de formation, cours inflammation articulaire, 2014

 

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