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Pourquoi travailler et traiter vos muscles respiratoires? | Izaak Lavarenne, Masso-Kinésithérapeute 

 

Izaak Lavarenne

Pourquoi travailler et traiter vos muscles respiratoires?

 

Si vous avez déjà consulté un professionnel de la santé, particulièrement un orthothérapeute ou un ostéopathe, il y a de grandes chances qu'il vous ait parlé de vos muscles respiratoires, même si votre motif de consultation ne les incluait pas.

Je comprends qu'il peut être frustrant de recevoir un traitement qui ne correspond pas à ce qu'on a demandé si celui-ci n'est pas justifié par le thérapeute. Cet article pourra vous aider à comprendre si votre thérapeute a omis de vous expliquer l'importance de traiter les muscles respiratoires. Avant de plonger dans le sujet, je vous conseille d'aller lire mon article sur les muscles respiratoires pour savoir quelle partie de votre anatomie est en cause.

Muscles respiratoires et stress

Avant de parler de bienfaits, il y a une certaine logique à suivre pour comprendre le rôle de nos muscles respiratoires. Je dédie cette logique à celui qui me l'a présenté pour la première fois, Martin Boisjoly, mentor en orthothérapie et président du Centre de recherche sur les applications thérapeutiques du toucher. (CRATT).

La première étape du raisonnement est de comprendre que les muscles respiratoires et les muscles posturaux du rachis (abdomen, thorax et cou) sont en fait les mêmes. Les deux sont des muscles fixés au rachis ou aux côtes, qui sont profonds, avec des ventres musculaires raisonnablement petits et composés majoritairement de fibres musculaires de type 1 (à contraction lente). Ce qui influence la posture et donc la respiration, et vice-versa.

Pour la deuxième étape de notre raisonnement, veuillez vous imaginer quelqu'un qui se fait surprendre ou qui a peur. Quelle réaction imaginez-vous? Que ce soit un cri ou simplement une grande inspiration soudaine, il y a de fortes chances que la réaction ait comporté un recrutement immédiat des muscles respiratoires.

C'est une façon de vulgariser que les situations de stress comme la peur et la surprise ont un effet profond sur nos muscles respiratoires. Le pourquoi de cette association remonte à nos instincts de survie qui devaient activer notre système respiratoire pour nous donner l'énergie de se battre ou de fuir les situations stressantes. On retient donc que le stress affecte nos muscles respiratoires.

 

Pour la troisième étape, il nous faut comprendre comment le corps se soutient. Les os sont les points d'attache de toute structure du corps humain, mais ils ne sont pas organisés et orientés d'eux-mêmes. Ce sont les muscles posturaux, ainsi que les ligaments, qui permettent aux os de former une grande structure solide. Sans eux, les os s'affaisseraient. À leur tour, les plus gros muscles superficiels de mouvement, nos grands pectoraux, nos deltoïdes et nos trapèzes peuvent s'y accrocher et créer les mouvements que demande notre quotidien. Un changement aux muscles posturaux modifiera la fondation que les muscles du mouvement utilisent pour opérer et modifiera donc leur mécanique.

En résumé, le stress affecte les muscles respiratoires, qui sont en fait aussi les muscles posturaux. L'effet sur ces muscles se traduit ensuite par un effet sur les muscles superficiels. C'est ainsi que le stress peut en venir à affecter des muscles qui, à première vue, semblent ne rien à voir avec la douleur. Faute de pouvoir aller agir sur les situations de stress qui sont déjà chose du passé (la source du problème), les muscles respiratoires sont la cible la plus en amont que le thérapeute manuel puisse traiter pour soulager vos symptômes. De plus, en vous assurant de la santé optimale de vos muscles respiratoires, vous vous préparez mieux à faire fasse à des situations de stress futures.

Le cheminement logique est donc complet, mais je veux souligner d'autres bienfaits parallèles à traiter vos muscles respiratoires. Quand ces derniers sont jugés sujets à intervention, c'est qu'ils sont trop contractés, que leur tonus est trop élevé. Un muscle contracté est moins contractile, c’est-à- dire qu'il a moins de capacité à se contracter, et offre plus de résistance à être étiré. Lorsqu'on applique ceci aux muscles de la respiration, cela veut dire que vos muscles inspirateurs inspirent moins bien et offrent une résistance à l'expiration. L'inverse est vrai pour les muscles expirateurs. Le résultat d'une musculature respiratoire contracturée est une respiration déficiente et exigeante. En déliant les contractures, le mouvement respiratoire devient plus facile et la capacité respiratoire améliorée. Donc des muscles respiratoires plus en santé permettent une meilleure performance cardio-vasculaire.

Muscles respiratoires et posture

En deuxième lieu, j'aimerais retourner en arrière, jusqu'au passage qui expliquait que les muscles posturaux orientent les os. Ceci est vrai pour les vertèbres comme pour le reste des os.

Sachant que les nerfs de tout le corps en dessous de la tête prennent émergence entre une paire de vertèbres, il n'est pas difficile de voir la possibilité qu'un muscle postural rapproche deux vertèbres et crée un pincement. Ce pincement peut se faire ressentir tout au long de son trajet et dans toutes les structures qu'il innerve, que ce soit un muscle, un organe ou autre.

Certains problèmes peuvent donc être causés par une contracture posturale, et ce, même si le lien semble ténu.

Finalement, dans la même logique de structure osseuse conséquente des muscles posturaux, parlons d'axes de travail. Chacun de vos muscles de mouvements a été modelé pendant des millénaires d'évolution pour travailler dans certaines conditions. Une de ces conditions est l'axe de travail, ou la direction du mouvement compte tenu des repères osseux et de la force gravitationnelle.

En changeant cet axe de travail, l'action du muscle se trouve gênée et des frictions peuvent se créer avec les tissus avoisinants (ex: un tendon qui frotte sur un os). Ces frottements sont souvent à l'origine de certaines blessures d'usure comme la tendinite. On peut donc s'éloigner de ces blessures en ayant des muscles posturaux en santé et donc une charpente droite.

En conclusion, les bienfaits sont multiples quant à la connaissance des muscles respiratoires et de leur traitement. Que ce soit pour diminuer les effets du stress sur le corps, permettre une meilleure performance cardio-vasculaire ou prévenir les pincements nerveux et les blessures d'usure, tout le monde peut en bénéficier. Alors la prochaine fois qu'un thérapeute vous suggère de traiter vos muscles respiratoires, vous pourrez relaxer en vous disant que vous êtes entre bonnes mains.

 Izaak Lavarenne, Masso-Kinésithérapeute NDG

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