Anahite Afshar
Pourquoi vous devriez oublier votre résolution de perdre du poids!
(et quelles seraient les meilleures résolutions à adopter)
À l'occasion du passage à la nouvelle année, la tradition veut qu’on prenne de bonnes résolutions, c’est-à- dire un ou plusieurs engagements envers soi-même pour améliorer un comportement ou une habitude durant l’année et ce, dans le but d’améliorer son mode de vie.
Perdre du poids est une des résolutions de l’année les plus populaires dans les pays occidentaux 1 . C’est peut-être parce la période des fêtes qui la précède est, dans bien des cas, un moment d’excès alimentaires où chocolats, fromages, foie gras, bûche de Noël et autres mets délectables sont consommés sans modération.
Suite à cette période d'abondance, on peut vite tomber dans la culpabilité d’avoir trop bien profité des festivités et même de s'être engraissé.
Mais combien de kilos prenons-nous réellement pendant les fêtes?
Bonne nouvelle! Peut-être avez-vous pris moins de poids que vous ne le pensez.
Selon une revue de la littérature américaine (2) , la prise de poids moyenne durant les fêtes est en réalité de moins de 1kg!
Malgré tout, cette petite prise pondérale, par cumulation, pourrait avoir un impact significatif sur la prise de poids annuelle et finalement peser lourds sur le fardeau du problème sociétal de l’obésité (3) . Ce phénomène ne serait donc pas à négliger.
DANS CE CAS, POURQUOI OUBLIER SA RÉSOLUTION DE PERDRE DU POIDS?
Voici 3 bonnes raisons :
1. PERDRE DU POIDS NE REND PAS HEUREUX
En fait, il y a même des chances que l’inverse se produise.
Selon les résultats d’une étude 4 menée pendant 4 ans auprès de 1979 personnes en surpoids, la proportion de participants avec une humeur dépressive a davantage augmentée chez ceux qui ont perdu du poids que chez ceux qui ont maintenu ou même pris du poids.
Le fait de perdre du poids ne fait pas disparaître nos problèmes et nos malheurs.
Alors pourquoi pense-t-on que perdre du poids va nous rendre heureux?
La société veut nous faire croire que la beauté, la santé et le bien-être passent par la minceur.
Les personnes obèses ont tendances à être considérées comme étant peu attirantes, paresseuses et sans volonté (5) alors que la minceur est associée au contrôle de soi, à la liberté et au succès (6) .
Il est donc normal de croire qu’en perdant quelques kilos notre situation va s’améliorer.
Il est même possible qu’on commence à se sentir mieux au début d’une perte de poids. On a l’impression d’aller dans le droit chemin, on est fier/fière de soi, on éprouve un sentiment d’accomplissement personnel et oui, on se trouve plus beau/belle.
Mais si dans le processus on n’a pas appris à respecter son corps et accepter son individualité, le bien-être risque d’être éphémère.
Le problème est que lorsqu’on base notre bonheur sur les chiffres de la balance, ils risquent de fluctuer de la même manière.
2. LE POIDS N’EST PAS UN INDICATEUR DE LA SANTÉ
Contrairement à la croyance populaire, le poids n’est pas un bon indicateur de l’état de santé d’une personne ou des risques pour sa santé cardio-métabolique.
La méthode de mesure la plus utilisée pour classifier le poids est l’indice de masse corporelle (IMC).
Il se calcule à partir du poids (en kg) divisé par la taille (en m) au carré. IMC = poids (kg) / taille (m 2 ). IMC (kg/m 2 ).
Il y a 2 problèmes avec cette classification:
3. LES MÉTHODES DE PERTE DE POIDS SONT INNEFICACES ET DANGEUREUSES POUR LA SANTÉ.
VOICI DONC 10 SUGGESTIONS DE RÉSOLUTIONS À ADOPTER À LA PLACE
- Manger moins d’aliments transformés
- Manger en pleine conscience
- Adopter une meilleure relation avec son corps
- Cuisiner plus
- Faire du sport pour le plaisir
- Savourer plus de fruits et légumes
- Manger plus de grains entiers
- Manger moins de viande
- Boire plus d’eau
- Boire moins d’alcool
Consulter une nutritionniste pourrait vous aider à mieux définir et atteindre plus facilement vos objectifs nutritionnels.
Anahite Afshar, Dt.P., M.Sc.
RÉFÉRENCES
1 Radio Canada: http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/700316/resolution- nouvelle-an- plus-populaires- selon-twitter
2 gain-what- the-science- suggests/
3 Yanovski JA & al. (2000). A Prospective Study of Holiday Weight Gain. New England Journal of Medicine.
342:861-867. DOI: 10.1056/NEJM200003233421206
4 Jackson SE & al. (2014). Psychological Changes following Weight Loss in Overweight and Obese Adults:
A Prospective Cohort Study. PLoS ONE 9(8): e104552. doi:10.1371/journal.pone.0104552
5 Whyte J. (2010). Media Portrayal of People Who are Obese. American Medical Association Journal of Ethics. 12 (4) 321-324
6 Ogden, Jane. (2010). The Psychology of Eating. From Healthy to Disordered Behavior, Second Edition. West Sussex: Wiley-Blackwell Press
7 Tomiyama1 AJ & Al. (2016). Misclassification of cardiometabolic health when using body mass index categories in NHANES 2005–2012. International Journal of Obesity. 1–4. doi:10.1038/ijo.2016.17
8 Di Vetta V, Clarisse M & Giusti V. (2005). Régimes amaigrissants : lesquels conseiller/déconseiller ? Revue Médicale Suisse. 3 0274.
9 Dingenmans AE, Bruna MJ, van Furth EF. Binge eating disorder: A review. Int J Obes Relat Metab Disord 2002;26:299-307.