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La respiration | Izaak Lavarenne, Masso-Kiné 

 

Izaak Lavarenne

Massothérapie - kinésithérapie

Tout le monde sait respirer, vrai ? Faux ! Du moins c’est ce que plusieurs disent et j’aurais tendance à seconder.

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Ce n’est pas que les gens sont incapables de respirer, c’est que bien peu d’entre eux savent comment bien respirer.

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Alors comment devrions-nous respirer? La réponse à cette question peut être étonnamment nuancée. Surtout que plusieurs croyances ont été véhiculées et engravées dans la culture populaire par des gourous au cours des ans. Plongeons alors dans les particularités de la respiration par le nez et par la bouche pour tenter de déterminer la façon correcte de s’oxygéner.

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Respirer par la bouche

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  Commençons par examiner ce qui se passe quand on respire par la bouche. Étant plus ample que le nez, la bouche permet de respirer un plus grand volume d’air à la fois. Ceci permet donc une plus grande puissance respiratoire. Aussi, qui dit plus grande puissance respiratoire dit plus grande demande musculaire. La respiration par la bouche recrute donc instinctivement plus les muscles respiratoires accessoires qui n’auraient pas nécessairement besoin de se contracter au repos.

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De plus, étant donné que la bouche est très humide, une grande quantité de vapeur d’eau est aussi expiré du même fait. Ceci peut porter à une déshydratation plus rapide de l’individu.

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Un dernier petit fait négligeable mais bien présent, est qu’avec la bouche, il est possible que l’air entre par l’œsophage au lieu de la trachée pouvant causer d’occasionnels et légers malaises gastriques.

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Respirer par le nez

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La deuxième option offerte à nous est de respirer par le nez.

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Le nez est composé de cavités aux surfaces irrégulières et de petits diamètres, ce qui lui donne une surface de contact avec l’air plus élevé que la bouche. Ceci permet plusieurs avantages.

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Le premier est que la température l’air qui entre dans le nez se retrouve plus influencée par celle du corps et est donc réchauffée ou refroidie pour être moins difficile à traiter par les poumons.

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Deuxièmement, la présence de poils nasaux et de mucus permet de filtrer l’air des particules nocives pour que la pureté d’air se rendant au poumons soit supérieure, et pour éviter les infections pulmonaires. Ce mucus est sécrété qu’on respire par la bouche ou le nez, mais en l’exposant à un courant d’air nasal, on évite la congestion nasale et les désagréments qu’elle apporte.

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Troisièmement, le petit diamètre du nez pourrait paraître un désavantage, car il ralentit la vitesse potentielle du passage de l’air, mais la lenteur de l’expiration permet aussi plus de temps à l’oxygène pour être absorbé avant d’être expiré (1)

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Après tout, ce n’est pas très surprenant que respirer par le nez aie autant d’avantages par rapport à la bouche, c’est son unique rôle.  

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Autres avantages de respirer par le nez :

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  Il existe plusieurs autres bénéfices à respirer par le nez plutôt que par la bouche, mais n’en voici que quelques-uns.

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  Une étude supporte que respirer par le nez a un effet hypotenseur. Autrement dit, la respiration nasale peut être une option intéressante pour ceux faisant de la haute tension artérielle pour complémenter leur traitement.

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L’habitude de respirer par la bouche présente aussi plusieurs problèmes lors du sommeil. Lorsque couché, surtout sur le dos, et qu’on respire par la bouche, la mâchoire et la langue ont la tendance à tomber avec la gravité, ce qui peut partiellement ou complètement obstruer les voies respiratoire. La respiration buccale est donc un grand déterminant de l’apnée du sommeil et des ronflements (2) . Cette position rétractée de la mâchoire peut, elle, influencer la biomécanique de l’articulation temporo-mandibulaire et créer de la malocclusion (3) (c’est à dire faire en sorte que les dents ne ferment pas bien ensemble ou que le mouvement de la mâchoire soit altéré).

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  Finalement, des recherches ont aussi trouvé que respirer par la bouche serait associé à une plus haute prévalence d’allergie que chez les enfants respirant par le nez. (4)

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Des techniques au-delà de la dichotomie nez-bouche

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  Vous avez surement déjà entendu des directives d’inspirer avec le nez et expirer avec la bouche ou vice-versa. Avec ce que vous venez de lire, il devrait paraître douteux que la combinaison nez-bouche offre quelque bénéfice. En fait, l’objectif probable de ces directives est de diriger l’attention des gens sur leur respiration.

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  Cependant, se concentrer sur d’autres caractéristiques de la respiration comme la profondeur, durée ou situation de la respiration réalisent le même rôle sans toutefois affecter la qualité de l’air consommée.

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  Certaines traditions indiennes encouragent la respiration nasale, unilatérale, une narine à la fois (5) . Cette respiration, quoique limitée dans la quantité d’air qu’elle peut générer, présente des résultats surprenant sur l’activité cérébrale.

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  Selon une autre étude, la respiration à travers la narine gauche stimule l’hémisphère droit du cerveau et ses fonctions associées comme la perception spatial, alors que la respiration nasale droite stimulerait les fonctions de l’hémisphère gauche comme la performance verbale!

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Conclusion

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  Nous savons maintenant que respirer par le nez a plusieurs avantages physiologiques comme le réchauffement et l'assainissement de l’air inspiré, l’augmentation du temps d’absorption possible de l’oxygène, la stimulation de certaines régions du cerveau, la diminution de la pression artérielle et la prévention de complications comme l’apnée du sommeil et les ronflements.

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  Cependant, respirer par la bouche n’est pas non plus sans avantage, car on peut ainsi avoir accès à plus d’air plus rapidement, c’est pourquoi on respire la bouche ouverte quand nous sommes à bout de souffle.

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  Ultimement, le choix vous revient de respirer par le nez... ou la bouche… ou le deux en même temps!

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  Sources :

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  1 Morton, A. R., King, K., Papalia, S., Goodman, C., Turley, K. R., & Wilmore, J. H. (1995, September). Comparison of maximal oxygen consumption with oral and nasal breathing. Retrieved from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8599744

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  2 Grippaudo, C., Paolantonio, E. G., Antonini, G., Saulle, R., La, G., & Deli, R. (2016, October). Association between oral habits, mouth breathing and malocclusion. Retrieved February 13, 2019, from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27958599

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  3 Grippaudo, C., Paolantonio, E. G., Antonini, G., Saulle, R., La, G., & Deli, R. (2016, October). Association between oral habits, mouth breathing and malocclusion. Retrieved February 13, 2019, from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27958599

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  4 Jiménez, E. L., Barrios, R., Calvo, J. C., De, M. T., Campillo, J. S., Bayona, J. C., & Bravo, M. (2017, June). Association of oral breathing with dental malocclusions and general health in children. Retrieved February 13, 2019, from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26154526

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  5 Khalsa, S. D. (1993, June). The ultradian rhythm of alternating cerebral hemispheric activity. International Journal of Neuroscience, 70(3-4), 285-298.

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