Massothérapie - kinésithérapie
Dans le précédent opus de cette série d’article sur les cervicalgies, nous avons discuté comment le trapèze supérieur est souvent soupçonné à tort dans des cas de cervicalgies. En effet, il y a bien d’autres muscles plus profonds qui déterminent les conditions de travail de ce dernier, surtout près de la base du cou. Lorsqu’on se concentre sur le haut du cou, il y n’est donc pas surprenant de de retrouver d’autres muscles peu familiers.
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Nous ferons aujourd’hui une petite revue anatomique de cette zone souvent mal comprise et des problèmes qui peuvent y prendre origine. xx
L’anatomique
La zone sous-occipitale est, comme son nom le dit, située sous l’occiput. Ce dernier est l’os crânien qui forme le bas de l’arrière du crâne. Il s’articule avec les os crâniens temporaux, pariétaux et sphénoïde, mais ces articulations sont excessivement limités dans leur mobilité et ne seront, pour cette raison, pas abordés aujourd’hui.
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La zone sous-occipitale s’étend aussi jusqu’à la 2ème vertèbre cervicale. La première, Atlas supporte le poids total de la tête et est le point d’attache de quelques petits muscles fins et s’aligne grandement par son articulation sur l’épine de sa voisine d’en bas, Axis (la 2ème), un peu comme une bague à un doigt (bien que l’épine n’obstrue qu’une minime partie du foramen vertébral d’Atlas. Ensemble, ces deux vertèbres dictent une bonne partie de la posture et de la mobilité cervicale. En effet, 50% de la mobilité cervicale en rotation est assurée en haut de C2.
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Parmi les muscles sous-occipitaux qui lient C1 et C2 et qui montent vers l’occiput, on retrouve le Grand droit postérieur, le petit droit postérieur, l’oblique supérieur de la tête, Oblique inférieur de la tête. Le droit antérieur et le droit latéral qui effectuent des combinaisons de mouvement parmi l’extension, la rotation, la flexion et l’inclinaison de la tête.
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Tout ce que ces muscles ont en commun est qu’ils influencent le positionnement de la tête, qu’ils sont très minces, et qu’ils sont innervé pas le nerf suboccipital qui irradie d’entre Atlas et l’occiput. Ce dernier nerf, ainsi que la deuxième paire de nerf cervicaux peuvent causer de sérieux maux de tête postérieurs alors que quelques-unes de leurs rameaux grimpe tout au long de l’arrière du crâne. Cette névralgie est parfois causée par une attache des trapèzes supérieurs trop compressive et est appelée névralgie d’Arnold.
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Au niveau de la circulation, un alignement occiput-C1-C2 fautif peut créer des compressions dans les artères vertébrales et occipitales postérieures. La première chemine à l’intérieur des processus transverses et dans le crâne pour approvisionner le cerveau postérieur en oxygène. La deuxième-elle passe entre le processus mastoïdien de l’os temporal et l’occiput, d’avant en arrière, et monte pour irriguer la même région que le nerf occipital.
Le tampon postural
La zone sous-occipitale étant située tout au haut des articulations qui maintiennent notre corps debout et très mobile, elle se retrouve à être la dernière chance du corps pour se redresser et assurer que la tête est à niveau pour effectuer ses fonctions comme l’équilibre, l’orientation et la communication. De cette façon, tous les débalancements apportés par les étages articulaires inférieurs qui persistent jusqu’à C2 devront être adressés par compensation au niveau sous-occipital.
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Le cas le plus classique est qu’il y ait une projection ou un affaissement du corps vers l’avant, et que cette région doive exister dans un état perpétuel d’extension : c’est la protraction de la tête. Ce défaut postural est caractérisé par une tête qui est maintenue à l’avant des épaules, alors que dans un monde idéal, les lobes d’oreille sont maintenus alignés au-dessus des épaules.
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Vous pouvez faire un lien avec les compressions neurales et artérielles abordées dans les derniers paragraphes et imaginer comment il est facile pour une posture faible de causer des maux de tête.
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C’est pourquoi il est toujours nécessaire d’inclure le dos, et parfois les membres inférieurs dans les traitements cervicaux.
La rotation
Comme énoncé plus haut, la moitié rotation cervicale a lieu entre l’occiput, C1 et C2. Faire bouger la tête est relativement peu difficile par celle n’est pas très lourde et résiste peu au mouvement. Il est donc facile, par paresse, de sur-utiliser ces degrés de rotation au lieu de ceux qui sont possibles dans le reste de la colonne, cervicale, thoracique ou lombaire.
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Le problème est que la musculature qui la produit est très fine et qu’elle n’est pas outillée pour prendre toute la commande mécanique, en force ou en endurance, que toute la rotation vertébrale représente. On se retrouve à fatiguer la musculature sous-occipitale rapidement et le reste de la journée semble pénible car la tête doit alors s’orienter avec une musculature exténuée.
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Prenons l’exemple d’un angle mort en voiture. Nous avons l’option de tourner l’ensemble de notre tronc et de notre cou pour aller vérifier la sécurité de notre manœuvre, mais la solution facile que nous choisissons par paresse est de ne tourner que la tête, et vu que ce n’est pas assez, on force juste un peu plus. Seriez-vous surpris d’arriver au travail le matin fatigué et irrité de votre conduite ?