Certificat cadeau

Ouvert
7 jours

Nous sommes présentement ouverts
50px

Motivation à l’activité physique partie 2 | IZAAK LAVARENNE, MASSO-KINÉSITHÉRAPEUTE 

 

Izaak Lavarenne

Physiothérapie

Motivation à l’activité physique partie 2 : Le rapport au corps et les embûches de chacun

Vouloir comprendre notre relation avec l’activité physique est une entreprise louable, qui s’amorce bien en identifiant ce qui nous motive. Cependant, il est aussi très important de comprendre le rapport que nous avons avec notre corps. Autrement dit, la façon que nous percevons notre corps et le rôle que nous lui attribuons dans l’activité physique dicte les bons outils de renforcement, mais aussi les embûches classiques qui peuvent arriver avec chaque manière de penser. Nous explorerons aujourd’hui les rapports au corps les plus courants et un piège à éviter pour chacun.

Le performatif

Ce rapport au corps, évidemment associé aux gens qui font l’activité physique pour la performance, se résume à voir le corps comme une machine qui ne sert qu'à produire des résultats de compétition. Le danger omniprésent, ici, est d’oublier que le corps a besoin de temps et récupération et qu’il a des limites, qu’on le veuille ou non. Ce classique sentiment d’invulnérabilité est une illusion qui se brisera tôt ou tard dans la carrière des athlètes, mais plusieurs corps pourraient être sauvés si les sportifs concernés venaient à cette réalisation sans devoir se blesser. Tout cela explique pourquoi on voit souvent les habitudes de prévention des sportifs à l’âge plus avancé contraster grandement avec l’insouciance qu’ils pouvaient avoir en début de vie active.

L’instrumental

Ce deuxième rapport au corps pourrait être associé à ceux qui font l’activité physique pour les sensations fortes et pour le côté fonctionnel. Ceux-ci voient le corps comme secondaire à la tâche à accomplir, mais une distinction s’impose entre les deux. Les amateurs d’adrénaline se préoccupent rarement d'entraîner leur corps à l’activité qu’ils comptent réaliser, n’y voyant pas l’utilité. Ils se rendront compte que leur manque de conditionnement physique les retient toutefois de progresser passé un certain niveau, le limitant dans la nature ou dans l’amplitude des figures réalisables. Un peu de conditionnement physique peut les aider à passer au niveau supérieur, et leur procurer une dose d’adrénaline un peu plus élevée. Les fonctionnels, eux, s'entrainent surtout pour les mouvements qu’ils réalisent au travail. Ainsi, si les mouvements de l’emploi sont limités, les individus se retrouveront très forts ou très faibles, selon le mouvement. Cela peut avoir pour effet de débalancer leur musculature et causer des problèmes à long terme. Il faut se rappeler que de travailler sur ses faiblesse peut donner des résultats tout aussi concluant que de travailler sur ses forces.

L’esthétique

Ce rapport au corps qui porte le même nom que la motivation qui lui est rattachée peut sembler assez simple, mais les embûches qui attendent les individus qui s’y identifient. Voyant leur corps comme un objet dont la qualité première est l’apparence physique, ces gens sont à la merci des critères de beauté subjectifs de leur entourage, mais surtout des leurs. Les fossés les plus profonds qui guettent ceux qui font du sport pour l’esthétisme sont la boulimie, l’anorexie, la bigorexie et les autres troubles alimentaires graves. Sans vouloir diminuer l’importance de la conscience sociale de la boulimie et de l’anorexie, j’attire votre attention sur la bigorexie qui est moins connue que celles-ci. On entend par bigorexie, une dépendance à l’activité physique, surtout dans le but d’augmenter la masse musculaire. Ce phénomène reconnu depuis peu comme une dépendance réelle peut se développer et inciter l’individu à consommer des substances anabolisantes qui peuvent créer de sévères dommages à leur corps. Pour éviter ces différents problèmes, assurez-vous que l’esthétisme garde toujours une place saine dans vos préoccupations, et que votre psyché n’est pas trop affectée par elle.

L’hygiénique

Étant le rapport au corps associé à ceux qui font l’activité pour se maintenir en santé par prévention, l’hygiénique comporte le moins d’embûches évidentes. On reconnaît chez eux, une attitude qui a tendance à préserver le corps par hygiène, comme ils préserveraient un autre objet. Les individus concernés ont cependant tendance à oublier que le corps humain a une grande capacité d’adaptation, pour le meilleur et pour le pire, contrairement à un objet inorganique. Ils peuvent se surprendre alors que la vitesse à laquelle leur corps peut perdre de la fonctionnalité au fil du temps. Ils ont tendance à se satisfaire d’une routine d'entraînement qui leur convient aujourd’hui et de l’appliquer pour des mois, voire des ans. La prise de conscience que je leur propose, est que le corps peut supporter un défi raisonnable. Ça l’aidera à combattre la pente descendante inévitable, ce qui rallongera leur longévité active.

L’écologique

Ceux qui ont un rapport écologique avec leur corps sont surtout heureux dans des activités en plein-air. Ceux-ci voient leur corps comme un outil pour interagir avec l’environnement. Plus l’environnement est beau, plus ils sont heureux. L’embûche possible est qu’éventuellement, ils ne soient plus en mesure de retourner dans les plus beaux environnements et que leur bonheur en soit affecté. Plusieurs scénarios sont possibles : une disparition des environnements prisés, une perte de motricité, un simple éloignement de ceux-ci, etc… Dans tous les cas, le conseil que je vous donne est de trouver de la beauté à apprécier dans tous les environnements, que ce soit le petit parc au coin de la rue, ou une ruelle verte. Ainsi, vous ne nous retrouverez jamais très loin d’un petit havre de paix pour votre plein air.

Le réflexif

Le dernier rapport au corps pour aujourd’hui est le réflexif. Les sportifs de cette catégorie utilisent leur corps pour mieux apprendre à se connaitre en tant que personne et sont souvent des pratiquants d’activités plus spirituelles. Le simple piège qui peut éventuellement les attraper est que le corps, ayant créé la connexion tant convoité, ne soit plus nécessaire pour y avoir accès, et que le pratiquant se trouve désintéressé en celui-ci, le laissant dépérir. Dans ce cas, je dois avoir n’avoir peu de conseils autre que de prendre conscience de ce fait et peut-être de maintenir une bonne forme physique, ne serait-ce par reconnaissance de l’utilité du corps dans l’atteinte de notre visée réflexive.

Conclusion

En conclusion, les rapports au corps énumérés jusqu’ici ne sont que les plus communs est n’excluent aucunement l’existence d’autres d’entre eux. Il est aussi possible que le rapport au corps que vous avez individuellement soit associé à une autre motivation à l’activité physique pour vous. Cette information vise plus à vous faire prendre conscience de vos motivations identitaires et des faux plis que vous pourriez accumuler au fil de votre pratique. Cette information pourra vous être bien utile lorsque vous vous remettrez en question après une blessure, une contre- performance ou toute perturbation dans votre vie de sportif.

 

Izaak Lavarenne, Masso-Kinésithérapeute NDG

50px